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ACTUSCIENCES


Le retour des castors
Engagement particulier



Suite au refus du CSWCN à la demande pour la ré-introduction des castors en Wallonie, Olivier Rubbers aurait effectué des lâchers sauvages aux frontières belgo-française et belgo-néérlandaise. Ces actions défraient la chronique. Procès d’un homme engagé.

L’ASBL Rangers (association pour la protection de l’environnement dirigée par Olivier Rubbers) a été condamnée, le 17 février dernier, à verser une amende de 2500€ pour transport et détention de castors. Les Rangers ont décidé d’aller en appel ; ils affirment en effet avoir agi en toute légalité.

LE PROCES



L’ASBL Rangers n’a pas été condamnée pour réintroduction illégale de castors, car aucune loi n’existait encore à l’époque des lâchers, entre 1998 et 2000. La loi interdisant la réintroduction des castors date de 2002. Olivier Rubbers a fait appel de la décision, affirmant l’absence de preuves contre lui. L’affaire ne sera donc pas classée avant plusieurs mois.

Lorsque nous l’avons interviewé (lire l'interview- téléchargez le texte (5 pages, version française, fichier pdf: cliquer ici), Olivier Rubbers ne comptait pas se laisser faire car il estimait être dans la légalité. En effet, d’après lui, la division nature et forêt d’Allemagne lui aurait fourni, avec toutes les autorisations nécessaires, 101 castors de Bavière. Sachant que le projet de réintroduction du castor en Wallonie avait été refusé par le le Conseil Supérieur Wallon pour la Conservation de la Nature (CSWCN), l’association Rangers organisa des lâchers sauvages de castors en France et aux Pays-Bas près de la frontière belge en octobre 1998. La réintroduction du rongeur est légale dans ces deux pays. Cependant, cette initiative des Rangers a fait couler beaucoup d’encre dans la presse. La région wallonne et de nombreuses associations (Réserves Naturelles RNOB, AVES, Patrimoine Nature, Ligue royale belge pour la protection des oiseaux, Jeunes et Nature, Ardennes et Gaume, la fédération Inter-Environnement Wallonie et le centre de revalidation "Birds bay") ont en effet désapprouvé ces actions (en étant cependant d’accord avec les effets bénéfiques d’une réintroduction), les jugeant inadmissibles (lâchers sans contrôle et dans des endroits qui pourraient être mieux choisis), et sources de danger pour la survie à long et même à court terme des castors. Ces groupes militants ont également lancé un appel pressant aux fournisseurs de castors importés illégalement pour qu’ils interrompent leurs livraisons.

Ces associations ne sont pas contre un retour du castor dans nos régions mais estiment que toute opération de réintroduction nécessite une préparation minutieuse afin de lui donner les meilleurs garanties de réussite (choix de sites adaptés, dialogues avec les riverains, concertation avec les scientifiques, évaluation des conséquences biologiques et économiques,…).

L’ASBL Rangers a été attaquée en justice par la région wallonne ; la région est tout à fait consciente qu’il faut dorénavant compter avec les castors en Wallonie mais celle-ci veut montrer l’exemple en punissant les auteurs pour que, dans le futur, il n’y ait plus de nouveaux lâchers sauvages visant à des réintroductions d’espèces indigènes.