Le Protocole de Kyoto
ce qui change
en Belgique... source:
La Belgique met enfin les gaz
Gilles Toussaint
extraits de La Libre Belgique
(09/03/2004)
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C'est donc au terme d'âpres négociations qu'un compromis est finalement intervenu, qui permettra à la Belgique de remplir les obligations qui lui ont été assignées dans le cadre du Protocole de Kyoto. Dans le cadre de celui-ci, notre pays s'est en effet engagé à réduire globalement d'ici 2008-2012 ses émissions de CO2 de 7,5pc par rapport à la situation de 1990. But de la manoeuvre: commencer à lutter contre les changements climatiques.
Mais voilà, les Régions n'étaient jusqu'à présent pas parvenues à s'entendre sur la clé de répartition des efforts à fournir par chacune des parties pour atteindre cet objectif. (
) Pour répondre à ses obligations (-7,5pc donc), la Belgique devrait émettre 135,27 millions de tonnes de CO2 en 2008 contre 146,24 millions de tonnes en 1990. Mais, compte tenu des émissions mesurées en 2001, soit 149,30 millions de tonnes de CO2, un déficit de 14,03 millions de tonnes de CO2 devra en définitive être épongé.
Pour combler ce déficit, l'Etat procédera à l'achat de droits d'émissions représentant 2,46 millions de tonnes de CO2 sur le marché international en recourant aux Joint Implementation (JI) et aux Clean Development Mechanism (CDM), à savoir en réalisant des projets dans des pays industrialisés ou en voie de développement(
)le Fédéral annoncera une vingtaine de mesures prévues dans le Plan climat. Axées autour de la mobilité, de la consommation individuelle d'énergie et des sources d'énergie, ces mesures devraient mener à une économie annuelle supplémentaire de 4,8 millions de tonnes de CO2. A charge pour les Régions d'assumer la réduction des 6,77 millions de tonnes restantes. Le gouvernement fédéral s'engage par ailleurs à revoir ces mesures dans l'hypothèse où la croissance économique dépasserait les 2,5pc prévus par le Bureau du Plan.
Selon les termes de l'accord, la Flandre, grosse productrice de gaz à effet de serre, pourra émettre 83,37 millions de tonnes d'équivalents CO2 par an à partir de 2008 - soit -5,2pc par rapport à 1990 et 2,02 millions de tonnes étant prises en charge par le Fédéral -; la Wallonie 50,23 millions de tonnes - soit -7,5pc par rapport à 1990 - et Bruxelles 4,13 millions de tonnes - soit +3,475pc par rapport à 1990 et 0,44 million de tonnes étant là aussi à charge du Fédéral.
Pourquoi ces différences? En raison de l'expansion économique qu'a connue la Flandre dans les années 90 d'une part et du fait que, pour Bruxelles, on a tenu compte de l'importance des émissions dues notamment à la circulation automobile, ainsi qu'à la présence de nombreux bureaux et habitations. Proportionnellement, l'effort à fournir en Wallonie sera moindre dans la mesure où en 2001, les émissions y avaient déjà diminué par rapport à la situation de 1990. On notera enfin que tous ces calculs sont échafaudés sur base d'un avis du Bureau fédéral du Plan qui ne prévoit pas de hausse substantielle des gaz à effet de serre dans notre pays d'ici 2010. Une prévision qui ne manque pas de surprendre dans la mesure où elle va à l'encontre de toutes les projections faites jusqu'ici.
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