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ACTUSCIENCES


Epidémie et pandémie?



La grippe peut présenté trois régimes épidémiologiques différents : un régime endémique qui ne cause qu’un nombre limité de cas, un régime épidémique qui touche beaucoup d’individus dans une région précise, et un régime pandémique qui touche un grand nombre de personnes dans une zone géographique très étendue

Le profil épidémique qui va apparaître dépendra de la distribution de l’immunité dans la population concernée. Les personnes infectées par un virus vont développer une réponse immunitaire contre ce virus particulier. Si le même "isolat" de virus est introduit l’année suivante, seuls les individus qui n’ont pas été atteints l’année précédente, seront touchés. La grippe sera alors endémique.

Quand un mutant apparaît, il diffère du virus en circulation. Dans ce cas, les individus qui ont développé une immunité suite aux précédentes infections pourront être infectés. On observe alors un régime épidémique. Généralement ces mutants présentent des variations légères au travers de mutations ponctuelles du génome: on parle de dérives antigéniques.

Mais, dans certains cas, les variations peuvent être beaucoup plus importantes et impliquer des processus différents qu’une simple mutation ponctuelle. Ces processus impliquent des échanges de gènes entre différentes souches virales: on parle alors de cassures antigéniques. Ces nouvelles souches « hybrides » peuvent être responsables de pandémies. Pour bien comprendre ce phénomène il faut comprendre comment le virus se réplique (voir réplication du virus). Ces processus de cassures antigéniques peuvent entraîner des recombinaisons entre des souches virales humaines et animales. On sait en effet que les souches humaines A sont identiques aux souches animales (notamment aux souches aviaires). C’est la principale crainte aujourd’hui avec l’épidémie de grippe aviaire asiatique. Le virus influenza responsable de la grande pandémie de grippe espagnole de 1918-1919 est devenue adaptée au porc, des virus analogues aux souches humaines de 1908 ont par la suite été isolés du porc. On pense donc que l’animale constitue un réservoir à partir duquel de nouveaux variants génétiques peuvent émerger (le réservoir animal le plus important étant constitué par les oiseaux).