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Le tabac: ce qu'en dit la presse



Bruxelles a été le théâtre de manifestations agitées ce lundi (ndlr :17/11/2003) au moment où les ministres européens se penchaient sur les questions litigieuses dans les domaines de la santé et de l’emploi qui entourent les réformes de l’industrie du tabac.

Ce mardi , le commissaire à l’Agriculture Franz Fischler devrait mettre sur la table les textes législatifs de la réforme du tabac, qui proposent une suspension de trois ans du régime actuel et remplacent les subventions par un paiement direct aux agriculteurs, découpléde la production.

Cette mesure a fait enrager les producteurs espagnols, italiens, grecs et français, qui estiment que le tabac est soumis à un traitement déloyal par rapport à d’autres « produits méditerranéens », tels que l’huile d’olive et le coton, pour lesquels la Commission européenne a recommandé de prélever 40 % de subventions afin de s’assurer que les exploitants ne soient pas laissés à l’abandon.

« La Commission propose le découplage complet des aides, ce qui aura des répercussions désastreuses sur l’emploi et entraînera l’abandon immédiat de la culture du tabac. Cela entraînera la perte de dizaines de milliers d’emplois, pas seulement chez les cultivateurs, mais également tout au long de la chaîne de production », ont écrit cinq ministres de l’Agriculture dans une lettre ouverte à Fischler.

Fischler a rencontré les représentants des milliers de manifestants rassemblés à l’extérieur de l’enceinte du Conseil, où les ministres européens ont débattu des dernières réformes de la politique agricole commune.

Les pays du Nord de l’Europe se sont opposés au flux de fonds européens vers le sud afin de soutenir un produit que Bruxelles tente d’éradiquer pour des raisons sanitaires.

«Notre soutien en faveur des cultivateurs reste inchangé. C’est notre soutien en faveur du produit qui pose problème », a déclaré Fischler.

Il a toutefois rassuré les régions qui craignent qu’en dépit des pressions issues de la Commission et des groupes de pressions antitabac, ils percevront les fonds nécessaires à leur communauté.

« Le budget alloué au tabac restera le même », a déclaré un porte-parole de Bruxelles.« Nous devons modifier la manière dont il est dépensé. » « Nous visons des mesures visant à maintenir des régions faibles », a-t-il ajouté, mais la Commission n’a pas caché son désir de voir les cultivateurs diversifier leurs cultures au-delà du tabac. « Pour ceux qui désirent faire autre chose, on leur promet plein d’argent. »