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par G. Van Hamme
(IGEAT - ULB)




Il faut tout d'abord rappeler que la croissance des revenus entre 2000 et 2001 correspond globalement à la croissance économique. La bonne conjoncture explique donc l’évolution positive des revenus. Par ailleurs,par "revenu", il faut comprendre "revenu net imposable" et donc avant impôt (= revenus bruts, ce n'est pas ce que les ménages ont nécessairement en poche);
précisons également que les ménages dont le revenu est en-dessous d’un certain seuil ne rendent pas de déclarations, car ils ne sont pas imposables, et donc les revenus communaux moyens des communes pauvres sont sous-estimés à cause de l'importante concentration de ce type de ménages dans ces communes.

Un point important concerne la répartition des revenus par commune. Cette répartition s’explique aisément :
les communes les plus riches se situent dans les banlieues périurbaines des grandes villes, en particulier de celles qui concentrent le plus d’activités rémunératrices : Bruxelles (haute administration, sièges sociaux des entreprises, banques, …); et dans une moindre mesure: Gand et Anvers. Liège et Charleroi, villes en crise, n’ont par contre pas des banlieues aussi riches. Si les périphéries des villes sont si riches, c’est parce que depuis des décennies (à partir des années '60), les classes moyennes et aisées ont quitté les centres-villes pour trouver un environnement plus agréable, mais surtout un coût immobilier moindre qui permet la construction de maisons quatre façades… Il en résulte bien évidemment un accroissemlent de la navette vers les centres urbains qui conservent les emplois et un appauvrissement de certains quartiers centraux.

Les quartiers pauvres quant à eux sont de trois types :


(1) les communes des centres-villes populaires où se concentrent des populations pauvres, en partie d’origine immigrée. C’est le cas de Saint-Josse. D’autres quartiers tout aussi pauvres voire plus pauvres ne sont pas aussi visibles parce que les chiffres concernent des moyennes communales et qu’il peut y avoir de grandes disparités au sein des communes, (comme par exemple Molenbeek et Anderlecht dont les quartiers les plus proches du centre sont les plus pauvres de la capitale alors que leurs parties plus périphériques sont nettement plus riches).


(2) les communes des vieux bassins industriels en crise, en particulier le borinage et les environs de Charleroi, où la crise des vieux secteurs a plongé des zones entières dans le marasme économique (taux de chômage les plus élevés de Belgique,…)


(3) des zones rurales wallonnes périphériques par rapport à l’axe Bruxelles-Namur-Arlon-Luxembourg. Le type d’activités demandé dans ces zones rurales est peu rémunérateur: services à la population de bas niveau (petit commerce, administration communale,…), agriculture, etc.


En ce qui concerne la richesse de la Flandre par rapport à la Wallonie: la richesse relative est dû notamment au tissu industriel plus moderne et au réseau de petits entrepreneurs dynamiques dans certaines sous-régions; la Wallonie a, au contraire, souffert de la crise de son appareil industriel spécialisé dans des secteurs en crise et de l’absence de pôles urbains de haut niveau équivalent à Gand ou Anvers…

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