Le constat est simple depuis lidentification du virus en 1983: lépidémie dans le monde ne décline pas. Les dernières estimations pour 2003 montrent quil y a eu une augmentation régulière dans le monde du nombre de personne vivant avec le VIH/SIDA ainsi que du nombre de décès (voir graphique) :
On estime quil y a aujourdhui dans le monde entre 34 et 46 millions de personnes qui vivent avec le virus. Les estimations pour 2003 montrent quil y a entre 4,2 et 5,8 millions de nouveaux cas dinfection à HIV et entre 2,5 et 3,5 millions de décès dus au SIDA. A titre de comparaison, le paludisme (malaria) qui est considéré comme la principale maladie parasitaire tropicale dans le monde, provoque chaque année un millions de morts!
LAfrique est de très loin, le continent le plus touché.
Ainsi en Afrique subsaharienne, même si la prévalence
(nombre de malades dans une population donnée à un moment donné) de la
maladie est restée relativement stable, on saperçoit que ceci est dû au
fait que le nombre de nouveaux cas dinfection est contrebalancé par un
nombre de décès tout aussi important. En dautres termes, lépidémie dans
cette région reste galopante et la prévalence moyenne chez ladulte est
estimée à 8%. Pour lensemble de lAfrique, on estime quil y a entre 25,5
et 29 millions de personnes vivant avec le virus, quen 2003 il y a
eu entre 3,4 et 4 millions de nouveaux cas et entre 2,5 et 2,9 millions de
décès !! En 2002 le nombre de personnes ayant eu accès aux médicaments
antiviraux a été estimé à 50000. Dans certains pays, comme le Botswana ou le Swaziland, on enregistre une prévalence nationale du VIH atteignant des valeurs proche de 40%!
Le rapport ONUSIDA-OMS sur cette épidémie en Afrique (2003) constate : ... quun grand nombre de pays nont aucune politique nationale concernant les orphelins, que la couverture en matière de conseil et de test volontaire est insignifiante, et que la prévention de la transmission mère-enfant est pratiquement inexistante dans bon nombre de pays africains les plus durement touchés...
En Europe orientale et Asie Centrale lépidémie ne ralentit
pas non plus. On estime que dans cette région 1,5 million de personnes
vivent avec le virus. En Fédération de Russie,
il y aurait aujourdhui environ 1 million de personnes entre 15 et
49 ans vivant avec le VIH. Lépidémie est aggravée par un niveau
élevé de comportement à risque chez les jeunes (rapports sexuels
non protégés et consommation de drogues injectables). Une enquête
révèle quen Fédération de Russie, moins de 50% des 16-20 ans utilisent
des préservatifs lors de rapports sexuels. On estime, toujours pour la Fédération de Russie, que le nombre de consommateurs de drogues injectables avoisinerait les 3 millions de personnes.
Dans la région Asie Pacifique, on estime à 7,5 millions
le nombre de personnes vivant avec le virus et à plus de
1 million le nombre de nouveaux cas en 2003 et 500000 décès. La
consommation de drogues injectables et le commerce du sexe étant
important dans certains pays de la région une série de signes
font entrevoir dimportantes augmentations de cas dans ces pays. Dans des pays comme le Cambodge ou la Thaïlande, la prévalence nationale du VIH est respectivement de 3% et 2%. Ces dernières années ces pays ont mis en place toute une série de campagnes de prévention pour enrayer lépidémie et le Ministère de la Santé cambodgien à estimé que sans ces campagnes le nombre de nouveau cas aurait été multiplier par trois.
LAmérique latine- Caraïbes est la région la plus touchée après lAfrique et lAsie. Plus de 2 millions de personnes vivent avec le virus, 200000 nouveaux cas ont été enregistrés en 2002 avec 100000 décès. Haïti est le pays le plus touché. Le SIDA y tue 30000 personnes par an créant 200000 orphelins et la prévalence nationale du VIH y est de 5-6%.
Dans les pays à revenu élevé, le nombre de personnes
vivant avec le VIH continue de croître. On estime que 1,6 million
de personnes vivent avec le virus dans ces pays. Durant l'année
2003, 80000 nouveaux cas ont été enregistrés et 18000 personnes
ont été tuées par la maladie. Le nombre de décès continue à
décroître en raison de la mise à disposition à grande échelle de
traitements antirétroviraux. Il semble que les campagnes de prévention
actuelles atteignent leurs limites notamment pour les populations
marginalisées. Ainsi aux Etats-Unis, la moitié des 40000 nouveaux cas
annuels concerne la population Afro-américaine (qui ne représente quun
peu plus de 12% de la population). Le SIDA représente aujourdhui la
première cause de mortalité chez les Afro-américains de 25-34 ans. Dans de
nombreux pays dEurope occidentale, les rapports hétérosexuels pourraient
constituer aujourdhui le mode de transmission le plus courant du VIH.
Signalons encore que dans certains pays européens on a pu observer la
résurgence de maladies que lon croyait maîtrisées. Ainsi aux Pays-Bas,
le nombre de cas de syphilis chez les hommes ayant des rapports
homosexuels a augmenté de 182% en 2002.
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