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Les conséquences de l’affaire Gaucho...



« Les abeilles sont fragiles »

Les abeilles sont sensibles à un grand nombre de produits mais aussi aux maladies et aux parasites. Par le passé, on a déjà constaté des « épidémies de mortalité » telles que celle que l’on a observée récemment en Europe, mais où l’on peut être sûr qu’il n’y avait pas de lien avec l’imidaclopride ou le fibronil Par exemple, dans les années 1920, une épidémie d’acariose a éradiqué les abeilles d’Angleterre.

Les ruches peuvent aussi être frappées par le varroa (Varroa jacobsoni), un acarien que l’on a détecté pour la première fois en 1904 en Asie du Sud-Est. Ce parasite est apparu en France en 1982 et en 1983, il avait colonisé toute la France, causant de gros dégâts dans les exploitations apicoles. Certains produits luttant contre le varroa, par exemple le Périzin, ont également été incriminés dans le phénomène de dépopulation des ruches. Le Périzin rendrait en effet les reines stériles. A noter : ce produit était également commercialisé par Bayer, qui a aussi fabriqué le Coumaphos (que les apiculteurs utilisaient en France bien qu’il n’y soit pas officiellement autorisé) ainsi que le Bayvarol.

En plus d’être un parasite, le varroa est un vecteur de nombreuses maladies des abeilles causées par des virus et des spiroplasmes. Le varroa, quand il ne tue pas les abeilles, les affaiblit. Il pourrait donc les rendre plus sensibles à l’action des pesticides. En effet, pour certains pesticides, il n’y a pas eu de controverse comme c’est le cas pour le Gaucho : leur nocivité a été démontrée dès l’essor de leur utilisation, à partir des années 1950. Les pesticides mis en cause étaient en général des organophosphates (ex : méthyl parathion), des carbamates (ex : carbamyl) ou des organochlorés (ex : DDT).

En 1967, aux Etats-Unis, les dégâts causés sur les ruches furent si graves et si évidents que les autorités mirent en place un programme d’indemnisation des apiculteurs touchés par le problème ainsi qu’une agence chargée de contrôler la mise sur le marché des produits phytosanitaires pour en savoir plus, cliquer ici (en anglais)

Un autre problème est que les conditions d’application des pesticides ne sont pas toujours respectées par les agriculteurs.

L’abeille peut être parasitée au niveau de la trachée par un autre acarien, Acaparis woodi. Comme tout autre organisme, elle présente tout un cortège de maladies typiques, causées par des bactéries, des champignons, des virus…

La dépopulation des ruches pourrait être expliquée par une essaimage intensif et répété. D’autres facteurs encore ont été pointés du doigt : certains accusent des changement climatiques (point de vue température, humidité de l’air…), des modifications de l’aménagement du territoire (manque de fossés et de mares où les abeilles peuvent boire, manque de haies constituant des refuges), diminution de la biodiversité : y aurait moins de fleurs sauvages et donc les plantes butinées seraient de plus en plus des plantes de cultures, traitées par des pesticides ; d’autre part, une alimentation monoflorale peut entraîner des carences. (lien vers divers sites évoquant ces autres causes de mortalité : cliquer ici.

En résumé, plusieurs causes de mortalité des abeilles sont d’origine anthropique. En plus de l’utilisation des pesticides et des modifications de l’environnement et/ou du climat dues aux activités humaines, il est important de noter que la mondialisation de l’économie a aussi des conséquences sur la santé des abeilles : de nos jours, les maladies se répandant plus facilement d’un continent à l’autre ; les apiculteurs s’échangent des reines-mères de différentes variétés, mais aussi des microbes et des parasites… Le varroa aurait été introduit en Europe par ce biais.

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