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Nobel de médecine 2003
2003/10/06 / 11:45:09



Le prix Nobel de médecine 2003 a été attribué lundi 6 octobre conjointement à Paul Lauterbur (Etats-Unis) et Peter Mansfield (Grande-Bretagne) pour leurs travaux sur l'imagerie par résonance magnétique.

"Les deux lauréats du prix Nobel de physiologie/médecine de cette année ont fait des découvertes décisives sur les possibilités d'utiliser la résonance magnétique pour visualiser diverses structures", permettant une meilleure image des organes internes de l'homme, a expliqué l'Assemblée Nobel de l'institut Karolinska, qui décerne le prix.

"Ces découvertes ont abouti à la caméra magnétique moderne, la tomographie par résonance magnétique, qui représente une grande avancée pour la médecine et la recherche médicale", a-t-elle ajouté. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est aujourd'hui une pratique courante dans les hôpitaux. Chaque année, plus de 60 millions d'examens sont effectués dans le monde par ce moyen, et la technologie continue de se développer rapidement, note l'institut Karolinska.

L'IRM est supérieure dans bien des cas aux autres techniques d'imagerie et elle a considérablement amélioré le diagnostic de toute une série de maladies. En outre, elle a permis de remplacer diverses méthodes d'investigation pénibles et risquées, en évitant l'introduction de substances dans l'organisme qui pourraient créer des infections. Elle est également sans danger, ce qui n'est pas forcément le cas des radios par rayon X.

L'IRM peut, par exemple, se substituer à l'arthroscopie, ou à des analyses du pancréas. Elle est extrêmement utile pour des analyses du cerveau ou de la moelle épinière, notamment pour le diagnostic de la sclérose en plaque. La découverte des ondes radio émises par des noyaux atomiques revenant à leur niveau d'énergie initial après avoir été accélérés en étant soumis à un fort champ magnétique a déjà été récompensée par le prix Nobel de physique en 1952.

Au cours des décennies suivantes, la résonance magnétique a principalement servi à étudier la structure chimique de diverses substances, a expliqué l'Assemblée Nobel: "Les lauréats Nobel de cette année ont fait dans les premières années 1970 des découvertes novatrices qui ont permis de développer aussi d'importantes applications médicales de la résonance magnétique."

Paul Lauterbur, chimiste américain de 74 ans, a découvert qu'il était possible de créer une image bidimensionnelle en maîtrisant l'intensité du champ magnétique. Sir Peter Mansfield, physicien britannique de 69 ans, a affiné la méthode: il a établi les modalités du traitement mathématique et de l'analyse par ordinateur des signaux, permettant de mettre au point une technique d'imagerie utilisable. Il a également montré que l'acquisition de l'image pouvait être extrêmement rapide. Les deux lauréats de l'année se partageront la somme de 10 millions de couronnes suédoises (1,11 million d'euros). Ils recevront leur prix le 10 décembre à Stockholm des mains du roi de Suède Carl XVI Gustaf.

C'est la troisième année consécutive que le prix de physiologie ou de médecine est américano-britannique. En 2002, il était allé aux Britanniques Sydney Brenner et John Suston, et à l'Américain Robert Horvitz, pour leurs découvertes sur les gènes, à partir de l'étude de la vie et la mort des cellules d'un petit ver.