page d'accueil  

recherche  


ActuSciences


Extrait du JT (RTBF)
Natalie Massart



Le commissaire européen à l'Agriculture espère bien pouvoir présenter une politique agricole commune nouvelle mouture lors de la prochaine séance de négociations de l'Organisation mondiale du commerce en septembre prochain. Mais c'est mal parti.

Réunis à Luxembourg pour essayer justement de se mettre d'accord sur une réforme, les ministres de l'Agriculture des 15 ne parviennent pas à s'entendre. Principale pomme de discorde: le découplage des aides, un système qui prévoit de rendre plus forfaitaires les aides aux agriculteurs.

En Belgique, les 100.000 travailleurs du secteur agricole suivent bien entendu avec attention les discussions de Luxembourg. Une délégation belge participe d'ailleurs aux négociations européennes, histoire de faire part des inquiétudes du secteur sur la réforme de la PAC. Chez les Godfrind, on est fermier de père en fils, une véritable vocation. Avec plus de 80 têtes de bétail et une bonne centaine d'hectares à cultiver, leur exploitation est en droit de bénéficier des aides communautaires prévues par la PAC. Un droit qui pourrait être sérieusement remis en question à Luxembourg où on discute justement de réformer la Politique agricole commune.

Hubert Godfrind Agriculteur: "Les aides compensatoires que nous touchons à l'hectare de céréales nous permettent d'obtenir un bénéfice. Mais si on diminue les aides, je me demande comment nous allons faire pour rembourser les emprunts que nous avons à long terme."

Diminuer les aides pour redistribuer les économies réalisées dans des projets de développement rural. C'est l'une des propositions de la Commission pour réformer la PAC. Elle propose aussi d'abandonner le système actuel d'aides versées à l'hectare ou à la tête de bétail et parle d'une aide forfaitaire annuelle par exploitation.

Jean-Pierre Champagne Secrétaire général FWA-Fédération: "Nous disons que lorsque les aides ne seront plus liées aux produits, il va y avoir concurrence entre les agriculteurs accrue, et probablement que les prix vont diminuer au niveau des producteurs."

Hubert Godfrind Agriculteur: "Aucun système n'est jamais idéal. Mais enfin on s'était adaptés au système qu'on avait actuellement. Donc les investissements que l'on a fait, surtout pour les jeunes, ils sont faits en fonction de ce qu'on a maintenant. De nouveau, on change beaucoup trop tôt, il faut encore s'adapter. Ca devient intolérable."

Même scepticisme auprès de la nouvelle génération, inquiète des incertitudes qui pèsent sur l'avenir.

Alexandre Godfrind Agriculteur: "Moi je me tracasse un peu, parce qu'on fait des investissements en 15 ans, 20 ans, tout dépend de l'achat. Et on vit de trois ans en trois ans. Donc les ministres ne nous donnent des garanties que pour trois ans, et après on ne sait pas comment ça va aller."

Mais les agriculteurs belges ne sont pas les seuls à s'inquiéter, français et allemands partagent les mêmes doutes, reste à voir s'ils pèseront suffisamment lourd dans la balance pour mener la réforme de la PAC sur une autre route.