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ActuSciences


Extraits de
Le Soir (en ligne)
16 septembre 2004
J-F Hanssens
MARTINE DUPREZ



Une semaine très mobile

(...)

(...) Mais au-delà de l'aspect ludique, il ne faudrait pas oublier l'objectif premier de l'événement, comme l'a d'ailleurs rappelé tout récemment Pascal Smet, le ministre bruxellois de la Mobilité : l'opération, décrétée à l'échelon européen, vise à sensibiliser les citoyens aux modes de déplacement alternatifs à la voiture. Les plus acharnés rétorquent que pour être réellement efficace cette journée doit être programmée en semaine. Est-ce imaginable ?

Le bureau d'études Stratec a précisément mesuré l'impact d'une journée sans voiture en semaine. Notre enquête s'inscrit dans un projet de recherche européen, Ishtar (pour Integrated Software for Health, Transport Efficiency and Artistic Heritage Recovery), explique Laurence Philippart. Dans le cadre de la réduction des émissions de polluants, il est notamment question d'interdire aux voitures anciennes, qui ne répondent pas aux normes européennes, de rouler lors de pics de pollution. Nous avons interrogé les automobilistes aux carrefours représentatifs de la capitale. Nous avons obtenu 618 réponses.

Quels comportements adopteraient-ils ? Une partie des personnes interrogées décideraient d'annuler purement et simplement leur déplacement ! Plus on vient de loin, plus on annule, souligne Laurence Philippart. Ils sont 25 % à Bruxelles contre près de 40 % en provenance de la zone RER et 44 % venant du reste du pays.

Il est clair que si la mesure devait se prolonger sur une période plus longue ou se répéter régulièrement, les gens ne pourraient pas prendre indéfiniment congé...

Comment les gens se déplaceraient-ils ? Ici aussi, il faut distinguer les Bruxellois et les autres, précise Laurence Philippart. Les habitants de la capitale opteraient majoritairement pour les transports en commun. Pour la Stib avec le métro (près de 10 %), le tram (près de 30 %) ou le bus (12 %) mais aussi pour les lignes Tec ou De Lijn (26 %). Ils seraient un peu moins de 2 % à prendre le taxi, un peu plus de 4 % à prendre le train, 12,5 % à enfourcher leur deux-roues et un peu plus de 15 % à marcher.

Lorsque l'on vient de loin, par contre, c'est tout naturellement le train qui arrive en première position (75 %). Ensuite, les bus de De Lijn (près de 14 %).

Quelles mesures d'accompagnement faudrait-il prendre pour faire face à la demande ? Il faudrait clairement renforcer les transports en commun, répond Laurence Philippart. La Stib peut dégager ses véhicules de réserve (5 % pour le métro, 7 % pour les bus mais seulement 0,8 % pour le tram). Ce n'est pas énorme mais elle bénéficierait en même temps d'une augmentation de sa vitesse commerciale, puisque les rues seraient dégagées, et donc d'une meilleure rotation des véhicules. Parmi les autres mesures, un étalement de l'heure de pointe du matin devrait aussi faciliter les choses. Pour ce faire, il faudrait convaincre les entreprises de permettre à leurs travailleurs d'opter pour un horaire décalé, suggère Laurence Philippart.

Enfin, quand on demande aux automobilistes à partir de quelle fréquence ils considéreraient cette interdiction comme trop contraignante, ils répondent : à raison d'une ou deux fois par an (18 %) de 5 à 10 fois par an (40 %), une fois par mois (80 %).