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ACTUSCIENCES


Le retour du loup en France

La cohabitation homme-loup
est-elle possible?




Source: http://www.loup-ours-berger.org/2004/07/cohabitation.html



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Penser qu’éradiquer le loup serait une solution, n’est pas une attitude responsable. En effet, d’une part elle est impossible, les loups tués seront remplacés par d’autres via les conditions naturelles qui ont justement causé son retour et d’autre part elle constitue une fausse réponse. Il faut savoir que de 1993 à 1998, les chiens errants sont responsables de la mort d'au moins 500 000 ovins et la foudre ainsi que la brucellose (maladie infectieuse due à une bactérie) de 150 000. La mort de 3000 animaux due au loup est donc très faible par rapport à d'autres causes qui existent depuis des décennies sans soulever autant d'émotions.

De nombreux exemples dans le monde entier (Italie, Espagne, Europe de l'Est, Nord-Ouest des Etats-Unis, etc) prouvent que la cohabitation est tout à fait possible en développant la protection des troupeaux. Il est démontré qu’en Savoie, 72 % des brebis dont la mort est attribuée au loup sont issues de troupeaux non protégés tandis que 4 % seulement sont issues de troupeaux bien protégés. Rappelons que la protection des troupeaux est prise en charge à 80 % au moins par l'Etat et l'Europe (chiens patous, bergers et aides-bergers, clôtures électrifiées) et que le gardiennage permet non seulement d'éviter les attaques des prédateurs mais aussi de lutter contre le surpâturage et de réaliser un meilleur suivi sanitaire des brebis. Certes, c'est une charge de travail supplémentaire mais qui bénéficie de mesures d'accompagnement. De nouveaux emplois peuvent être ainsi créés (ex : aides-bergers). De nombreux abris pastoraux et cabanes d'alpages, jusqu'alors en ruine, sont aujourd'hui remis en état sur des fonds publics - grâce au retour du loup -, permettant ainsi aux bergers d'être logés plus correctement.

Le parti écologiste français a émis plusieurs propositions à ce sujet :


Poursuite des soutiens directs : par exemple, aides pour l'acquisition et l'utilisation d'enclos mobiles de protection des troupeaux, aides pour la création de postes d'aide-bergers et des moyens matériels correspondants (cabanes, moyens de communication, systèmes de portage, …).


Réforme du système d'indemnisations et remplacement par la mise en place d'une assurance "grands prédateurs".


Généralisation de l'usage de chiens de protection (mise à disposition, formation, ....).


Amélioration des réseaux de collecte des informations et de référents institutionnels (profession, DDAF, ONC, ONF, FNE), moyens accrus pour le suivi scientifique et l'acquisition de données issues de l'expérience d'autres pays.


Renforcement des moyens d'études techniques pour adapter la conduite des troupeaux à des situations naturelles diversifiées.


Tous ces objectifs devront, bien entendu, être financés mais la somme à dépenser devrait être tout à fait supportable en comparaison aux milliards consacrés à l’agriculture productive. Nul n'ignore les difficultés actuelles des éleveurs, mais la mise en oeuvre des propositions ci-dessus peut apporter rapidement de réelles améliorations. Il faudra du temps, du suivi, des remises en cause ou des réévaluations en cas d'échec.

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