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Extraits tirés du quotidien
Le Monde (en ligne)
(08.01.04/13h33 /
MIS A JOUR LE 08.01.04/15h51)
Stéphane Foucart



Le réchauffement met gravement en péril la biodiversité

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L'homme ne sera pas, tant s'en faut, la seule victime du réchauffement climatique. Selon une étude menée par une équipe de chercheurs internationaux et dont la revue Nature publie le détail dans son édition du jeudi 8 janvier, l'évolution du climat provoquera d'ici à 2050 une vague majeure d'extinction d'espèces, autant animales que végétales. Un million d'entre elles, dit-on, pourraient ainsi être menacées à échéance de cinquante ans.

Pas moins de quatorze centres de recherche de sept nationalités ont, comme l'explique le biologiste Chris Thomas, chercheur à l'université de Leeds (Royaume-Uni) et coauteur de l'étude, "mis en commun des travaux indépendants les uns des autres, issus d'observations menées depuis plusieurs années". Leurs résultats apparaissent comme la première tentative d'estimation, à une large échelle, des probabilités d'extinction dues à l'augmentation de la température.
"Plusieurs études ont déjà été publiées sur les effets des changements climatiques sur la faune et la flore, et notamment sur les modifications d'extension géographique ou de périodes de reproduction de certaines espèces, explique Robert Barbault, directeur du département écologie et gestion de la biodiversité du Museum d'histoire naturelle. En revanche, il y a eu jusqu'ici peu de recherches sur les probabilités d'extinction liées au réchauffement."
De tels calculs ont été, cette fois, menés sur de nombreuses espèces. Ont ainsi été pris en considération plus d'un millier de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'insectes et de végétaux supérieurs, répartis sur des écosystèmes réputés très riches et recouvrant environ un cinquième des terres émergées, des Amériques à l'Australie en passant par l'Afrique australe. Selon les résultats de M. Thomas et de ses collègues, 15 % à 37 % de ce millier d'espèces seront menacées de disparition d'ici au milieu du XXIe siècle.

(...) Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs de l'étude se sont fondés sur les scénarios de réchauffement prévus par les experts du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Ceux-ci évoquent une augmentation de la température moyenne de 0,8 °C à plus de 2 °C en fonction des régions et de l'accroissement du taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
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