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ACTUSCIENCES


Biodiversité:
définitions



Il est difficile de donner une définition unique et générale de la biodiversité. Tout dépend de l’échelle à laquelle on se place (gènes, individus-espèces ou écosystèmes) et on pourra donc utiliser différents critères pour la définir. Les disciplines qui étudient la biodiversité relèvent à la fois de l’écologie (relation entre les espèces et leur milieu), de l’évolution et de la génétique pour tenter d’expliquer l’origine de cette diversité biologique. On pourra ainsi définir la biodiversité à trois niveaux différents et complémentaires :


La diversité spécifique : caractérisée par le nombre d’espèces vivant dans un milieu donné.


La diversité génétique : correspondant à la diversité des gènes au sein d’une espèce donnée. Chaque individu étant, jusqu’à un certain degré, génétiquement différent au sein même de l’espèce à laquelle il appartient (sauf pour les espèces produisant des clones : bactéries, pucerons,…).


La diversité des écosystèmes : qui correspond à la diversité située à un niveau supérieur et englobant les deux autres.


A cela se superpose une échelle de variation spatiale. Les spécialistes parleront de diversité alpha au niveau local, de diversité bêta lorsque ce sont les différentes communautés locales qui sont comparées, et de diversité gamma pour la comparaison de grandes régions biogéographiques.

Ces diverses approches impliquent l’intervention de différentes disciplines. Le généticien s’intéressera aux modifications génétiques (mutations) au sein d’une population, à la manière dont les gènes vont s’échanger entre différentes populations ou à l’évolution des fréquences de tel ou tel allèle (variante d’un même gène) au sein d’une population. Plus une espèce sera génétiquement diversifiée plus elle aura de chances (d'opportunités) de s’adapter aux éventuelles modifications du milieu. Une diminution de cette diversité tendra à uniformiser génétiquement les individus, rendant l'espèce plus sensible à une modification du milieu. Les monocultures en agriculture en sont un bon exemple : attaqués par un parasite ou une maladie, tous les individus seront touchés de manière semblable.

La diversité spécifique est généralement plus facile à étudier. On pourra facilement identifier les différentes espèces issues d’un échantillonnage mené sur un terrain donné. Les biologistes s’intéresseront aux mécanismes qui font que certaines espèces apparaissent ou disparaissent dans un milieu donné et à leur impact sur l’écosystème, à la colonisation du milieu par les organismes, à leur stratégie reproductive ou à leur organisation sociale.

Les écologistes vont, quant à eux, étudier la structure, le fonctionnement et l’évolution des écosystèmes. Des trois niveaux de diversité, celui-ci est sans doute le plus difficile à étudier et par conséquent le moins bien connu. Il est évidemment difficile de relever toutes les espèces d'un écosystème, de comprendre l’impact que chaque espèce exerce sur les autres et sur son environnement et également de comprendre l’impact de l’environnement sur chacune d’elles.

C’est à travers la connaissance de ces divers niveaux que l’on peut alors définir les espèces les plus susceptibles de décliner sous différentes conditions et déterminer comment les préserver de l'extinction ou de restaurer la diversité perdue, par exemple, par la réintroduction d'espèces disparues. Ceci permet également d’évaluer le degré auquel l’activité humaine est responsable d'un effet d'érosion sur la diversité biologique de la planète et de déterminer, s’il y a lieu, les mesures à prendre pour minimiser cet effet.