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Le biocarburant, la solution de demain
Les biocarburants pas complètement verts
Biocarburants, le bon choix?
Du biodiesel «made in Feluy»
Rififi (communautaire belge) autour des carburants «verts»
Augmenter les quantités de biocarburants

Le biocarburant, la solution de demain

Olivier Pirard (La Libre Belgique en ligne; 24/11/2004; extraits)

A terme le pétrole s'avérera insuffisant pour les besoins de la planète. Une solution alternative serait la bienvenue, surtout si celle-ci respecte plus l'environnement.

Aligner le coût de production des biocarburants sur ceux de l’essence et du gazole est possible à moyen terme, selon la Commission européenne qui a présenté récemment en Suède divers projets de recherche sur les carburants verts.

(…) Tous secteurs confondus, la Commission souhaite doubler le budget de recherche-développement de l’Union à 30 milliards de dollars pour 2007-2013 contre 17,5 en 2001-2006.

Time, l’un des projets subventionnés par Bruxelles (2,55 millions d’euros sur une enveloppe globale de 4,26 millions), étudie un nouveau procédé de fabrication de l’éthanol, le biocarburant le plus connu avec le diester. Il associe universités, laboratoires et industriels de six pays (Finlande, Danemark, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Suède).

L’éthanol est fermenté aujourd’hui à partir des graines de céréales (blé, maïs, orge, houblon, patate douce) ou du jus de betterave sucrière et de canne à sucre. Sa production n’est pas compétitive avec les carburants pétroliers, sauf au Brésil, en raison de l’abondance de la canne à sucre. En Europe, elle est limitée par l’usage des terres qu’elle dispute aux cultures alimentaires.

Time étudie la filière «lignocellulosique » pour accélérer la rentabilité de l’éthanol sur le vieux Continent. Cette technologie tire son nom des constituants du bois et des plantes qu’elle utilise comme matières premières (cellulose, hémicellulose et lignine). Elle exploite l’ensemble du végétal au lieu d’une infime fraction comme le procédé industriel actuel. Elle permet ainsi un rendement à l’hectare bien supérieur. Elle valorise aussi des déchets de bois et de plantes, qui évitent le conflit avec le secteur alimentaire. Elle ne génère plus de sous-produits (mélasse de canne, pulpe de betterave, etc) dont les débouchés (alimentation animale) sont presque saturés. La fabrication d’éthanol avec cette filière et son utilisation dans les voitures émettent globalement 90% de CO2 en moins alors que les rejets de ce puissant gaz à effet de serre ne sont diminués que de moitié avec la filière traditionnelle de production(…)

Time expérimente trois matières premières: le résidu d’épicéa, un bois tendre abondant en Scandinavie, la plaquette de saule, bois dur des latitudes européennes moyennes, et la paille de maïs, largement disponible dans la moitié sud du continent. «Actuellement cette paille est inutilisée » (…) «Avec les 75,5 millions de tonnes de paille qui jalonnent chaque année les champs de maïs européens, l’Union européenne élargie pourrait produire 250 millions d’hectolitres d’éthanol par an » (…) «Soit autant que la production mondiale actuelle » qui est additionnée à l’essence dans des proportions variant selon les pays.

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Les biocarburants pas complètement verts

(Le Soir en ligne; 28/06/2005; extraits)

Les bio-carburants ne sont pas verts à 100%, selon une récente étude de l'Université de Gand. La production du bioéthanol et du biodiesel, les deux carburants bio les plus courants, nécessite respectivement un quart et un tiers d'énergie non renouvelable.

Pour produire quatre kWh de bio-éthnanol, il faut un kWh d'énergie non renouvelable pour la fabrication notamment des pesticides, des engrais et des produits chimiques utilisés pour la culture des plantes.

Par ailleurs, l'augmentation des cultures de végétaux destinés au carburant a des inconvénients inhérents à la monoculture, comme la diminution de la biodiversité. Le rendement des carburants biologiques est en outre nettement inférieur à celui des cellules photovoltaïques, explique le professeur Jo Dewulf de l'unité de recherche sur la chimie organique.

L'énergie tirée des plantes et transformée en biocarburant est de l'ordre de 0,5% alors que les panneaux solaires ont un rendement de 10 à 15%. Pour améliorer le rendement de ces plantes, des améliorations génétiques sont nécessaires, estime le professeur Dewulf, ce qui nécessite des manipulations génétiques, qui elles-mêmes suscitent des critiques en raison des risques d'atteinte à la biodiversité et des craintes liées à une éventuelle "contamination". Malgré ces problèmes, la biomasse reste une bonne option, estime le chercheur. Les plantes absorbent le dioxyde de carbone qui se trouve dans l'air et le transforme en une biomasse riche en énergie grâce au soleil, explique-t-il. Cette biomasse est à nouveau transformée en dioxyde de carbone, après avoir brûlé sous la forme de biocarburant, poursuit-il. C'est un système parfaitement cyclique: autant de dioxyde de carbone est prélevé dans l'air qu'il est rejeté lors du processus de combustion, conclut-il.

La directive européenne du 17 mai 2003 prévoit que les Etats membres devront utiliser d'ici la fin de cette année au moins 2 pc de biocarburant à des fins de transport. Pour la fin 2010, la proportion devra être de 5,75%. (…) D'ici 2040-2050, on s'attend sous un angle académique mais aussi économique à ce que la moitié de l'énergie utilisée provienne de sources renouvelables comme les biocarburants, a encore indiqué M. Dewulf, qui a souligné la nécessité de développer de meilleurs plantes et de meilleures technologies.

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Biocarburants, le bon choix?

Gilles Toussaint (La Libre Belgique en ligne; 20/10/2005; extraits)

Est-il économiquement et écologiquement judicieux de produire des biocarburants en Belgique? Rien n'est moins sûr, avance une étude.

L'air de rien, c'est un petit pavé dans la mare des biocarburants que jette une étude publiée récemment par l'asbl «Institut pour un développement durable» (IDD), et ce au moment même où le gouvernement fédéral travaille à la rédaction du cahier des charges qui conditionnera l'appel d'offres qui va être lancé afin de permettre la mise en place d'unités de production de biocarburants en Belgique.

On rappellera que pour favoriser l'émergence des carburants verts dont les coûts de production sont supérieurs à ceux des carburants fossiles, le gouvernement a choisi de majorer fortement les accises pesant sur ces derniers afin d'inciter les pétroliers à incorporer du biocarburant dans leurs produits.

(…)les conclusions de l'IDD confirment l'avantage des biocarburants sur leurs homologues fossiles en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Par contre, le bilan de cette filière s'assombrit en raison de l'acidification des sols et de l'eutrophisation des eaux (débouchant sur une prolifération d'algues qui «étouffent» les organismes vivants) qui découlent de leur production. Des conséquences imputables, selon l'étude, aux engrais utilisés pour cultiver ces plantes.

(…) le bioéthanol brésilien aurait apparemment des impacts négatifs moins importants en raison du haut rendement de la canne à sucre à partir de laquelle il est produit et de la faible quantité d'engrais nécessaire à sa culture. Pour autant que cette canne à sucre ne soit pas produite au détriment de surfaces protégées et de puits de carbone permanents, souligne l'IDD, le bilan énergétique et climatique du bioéthanol brésilien importé reste donc plus favorable que celui des biocarburants produits sur le sol européen.

(…) ce bioéthanol «exotique» est moins coûteux. Lorsque l'on sait que les projets belges concernent essentiellement cette même filière éthanol (car elle ouvre le plus de perspectives économiques pour nos agriculteurs) qui serait produit à partir de céréales et de betteraves, on peut dès lors se demander si ceux-ci ont un réel avenir. «Quand le Brésil aura forcé les portes de l'Organisation mondiale du commerce, ce qu'il va réussir à faire, et que son biocarburant sera importé sur le marché belge, qu'adviendra-t-il?, s'interroge l'économiste Philippe Defeyt qui cosigne l'étude. Allécher les agriculteurs puis les mettre dans une situation plus difficile encore dans cinq ans ne me semble pas très intelligent.»

Et pour quel résultat?, avance encore l'IDD, puisque selon ses évaluations, la réduction des émissions de dioxyde de carbone qui serait obtenue en 2008 par l'incorporation des biocarburants sera dans tous les cas inférieures à l'augmentation des émissions de CO 2 découlant de la croissance du trafic.

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Du biodiesel «made in Feluy»

Gilles Toussaint (La Libre Belgique en ligne; 19/01/2006; extraits)

Spécialiste de la glycérine,la société Neochim va se lancer dans la production de biodiesel. Objectif: produire 210000 tonnes par an.

Alors que le conseil d'administration du groupe sucrier allemand Südzucker devrait très prochainement arrêter sa décision finale quant à l'implantation ou non d'une unité de production de bioéthanol à Wanze, la société Neochim implantée sur le site industriel de Feluy a pour sa part choisi de se lancer dans l'aventure du biodiesel.

Dépendant du groupe italien Spiga Nord, Neochim est spécialisée dans la production de glycérine, une substance qui a différentes applications industrielles, mais aussi dans le secteur pharmaceutique et alimentaire. Son unité de production hennuyère est intégrée aux installations de l'entreprise BASF et emploie du personnel dépendant de la multinationale.

(…) Les installations de BASF comportent, en effet, une unité d'estérification pour produire des plastifiants et qui, durant un temps, avait servi à produire du biodiesel au début des années 90. Notre intérêt est notamment lié au fait que le processus de fabrication du biodiesel donne naissance à un coproduit qui n'est autre que la glycérine.

Pour Neochim, la production de biodiesel représente donc une double opportunité: d'une part diversifier ses activités en se lançant sur un marché qui offre des perspectives prometteuses et, d'autre part, assurer l'approvisionnement en matières premières de son usine de glycérine.

Diverses discussions ont ainsi été entreprises avec la Région wallonne qui suit de près la restructuration de BASF, mais également avec des représentants des filières agricoles ainsi qu'avec une importante société implantée en Belgique pour la fourniture des huiles végétales servant à la fabrication du diesel «vert». Si rien n'est encore signé, Neochim a, semble-t-il, obtenu tous ses apaisements sur ce dernier point. «Nous allons apporter quelques modifications à l'unité d'estérification qui pourra produire du biocarburant sur base d'huile de colza, d'huile de soja et d'huile de palme» (…) … une partie de cette huile émanerait ainsi du colza cultivé par les agriculteurs wallons.

Au total, le projet représente un investissement de quelque 7 millions d'euros et générera une vingtaine d'emplois. Si certains détails doivent encore être finalisés, le souhait de Neochim est de démarrer cette nouvelle activité vers la fin du mois de mai. L'objectif est de produire 210000 tonnes de biodiesel par an. L'entreprise a d'ores et déjà répondu à l'appel d'offres pour la fourniture du marché français et va faire de même pour le marché belge, mais elle entend également viser les marchés espagnols et allemands qui, pour leur part, ne sont pas soumis à cette procédure d'appel d'offres.

Si quatre projets d'unités de production de biodiesel ont vu le jour en Flandre, le site de Feluy est actuellement seul projet à l'échelle industrielle en Wallonie.

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Rififi (communautaire) autour des carburants «verts»

Gilles Toussaint (La Libre Belgique en ligne; 06/05/2006; extraits)

Un désagréable parfum communautaire pèse sur la production des biocarburants. Le ministre des Finances entend calmer le jeu et clarifier la situation.

Si jusqu'ici aucune goutte de biocarburant n'est encore disponible dans les stations-service belges, ce dossier très technique aura déjà fait couler beaucoup d'encre. Pour bien comprendre celui-ci, le rappel de quelques balises s'impose. En vertu d'une directive européenne, la Belgique est tenue de créer des filières de distribution de carburants «verts» sur son territoire. Deux filières sont ainsi visées: celle du biodiesel (substitut du diesel fabriqué notamment à base de colza) et celle du bioéthanol (substitut de l'essence fabriqué à base de céréales et de betteraves). Et c'est précisément cette dernière qui suscite le plus de convoitises, les capacités de production de bioéthanol dans notre pays étant largement supérieures à la demande. Le volume global a ainsi été fixé par le gouvernement fédéral à 192 millions de litres par an.

Deux projets d'unités de production sont en lice: l'un à Wanze, piloté par les Raffineries tirlemontoises (propriété du groupe allemand Südzucker) et soutenu par la Région wallonne; l'autre à Gand piloté par l'entreprise Alcogroup. Si l'attribution de ce marché doit se faire dans le cadre d'un appel d'offres européen, le souhait affiché jusqu'à présent était de permettre aux deux projets belges (reposant sur les matières premières agricoles locales) de coexister, en établissant des critères de répartition limitant le nombre d'opérateurs et susceptibles d'assurer leur viabilité.

Négocié depuis plusieurs mois entre le fédéral et les Régions, un projet de loi sur la défiscalisation des biocarburants et les modalités de l'appel d'offres satisfaisant toutes les parties fut ainsi validé par le Conseil d'Etat. (…) Tout semblait donc baigner dans une mer d'huile jusqu'à ce qu'une modification de dernière minute soit apportée audit texte par le ministre fédéral de l'Environnement, Bruno Tobback (SP.A), (…) Après avoir reçu l'aval du kern, ce nouveau texte fut également adopté ce mercredi par la commission des Finances de la Chambre, malgré une tentative d'amendement proposé par le PS afin d'éviter la fragmentation du marché entre plus de deux producteurs.

Un vote qui a suscité un feu nourri de critiques dans les rangs wallons, les ministres Benoît Lutgen (CDH) et André Antoine (CDH) en tête ainsi que, de manière plus mesurée, dans le chef du ministre de l'Economie Jean-Claude Marcourt (PS). Sans entrer dans les détails, la modification (…) laisse en effet la porte ouverte à deux interprétations, l'une étant que trois opérateurs au minimum devraient obligatoirement être retenus... Ce qui mettrait à mal le fragile équilibre qui se dessinait dans la répartition des quotas. «Si Wanze obtenait 60 pc de la production et Gand 40 pc, cela arrangeait tout le monde. En faisant intervenir un troisième producteur, la manoeuvre du SP.A revient clairement à condamner le projet BioWanze» (…) aucune modification n'a par contre été apportée aux critères environnementaux (proximité entre les zones de culture et les unités de production, bilan CO 2 global...) (…)

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Augmenter les quantités de biocarburants

(Le Soir en ligne; 06/05/2006; extraits)

Le gouvernement fédéral proposera (…) d'amender le texte du projet de loi adopté en Commission afin d'augmenter les quantités de biodiesel et de bioéthanol qui pourront bénéficier d'un avantage fiscal. Le projet de loi en question a pour but d'adapter les taux d'accises relatifs aux mélanges de carburants contenant du biocarburant et de fixer les modalités d'application de cette défiscalisation. Il prévoit que deux appels d'offre européens seront lancés, l'un pour le bioéthanol et l'autre pour le biodiesel. Pour chacun des produits, minimum 2 et maximum 4 producteurs pourront être retenus. Le volume attribué à un producteur ne pourra pas dépasser 75 %.

(…) Pour apaiser les craintes de chacun, un accord est intervenu pour augmenter les quantités concernées. Le problème se posait essentiellement pour le bioéthanol pour lequel la Région wallonne craignait que le texte ne permette pas le développement du projet de Südzucker à Wanze.

De plus, en Wallonie, un autre projet pourrait se développer à Feluy. En Flandre, outre Gand, un projet pourrait aussi se développer à Anvers (…) L'accord prévoit dès lors d'augmenter les quantités pour lesquelles les appels d'offre seront lancés. Pour le bioéthanol on passera de 192 à 250 millions de litres.

(…) L'augmentation des quantités satisfait chacun. Elle permet d'offrir des garanties aux Régions pour les projets qui pourraient se développer sur leur territoire et offrir plus de débouchés pour l'agriculture. De plus, par cette décision, la Belgique sera même quelque peu en avance sur les demandes de l'Union européenne. Le ministre insiste également sur le fait que toutes les conditions environnementales imposées aux producteurs sont maintenues. Il appartiendra maintenant aux producteurs potentiels de rentrer des dossiers concurrentiels respectant tous les critères

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