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| Le Soir en ligne à propos de l'utilisation possible des embryons humains clonés |
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| Le Monde en ligne à propos de l'autorisation du clonage d'embryons humains en Angleterre... |
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Les premiers «bébés-sauveurs» belges
Source: La libre Belgique en ligne extraits de Laurence Dardenne (19/05/2005)
Ils sont nés, les premiers «bébés-sauveurs» belges. C'était en janvier dernier. Près de cinq mois après leur naissance, l'équipe de l'hôpital universitaire de la VUB a annoncé, mercredi, ces deux premières belges, et même européennes. A ce jour, en effet, seuls cinq centres dans le monde pratiquent la caractérisation des protéines HLA (Human Leukocyten Antigenen), en l'occurrence à Detroit et Chicago, en Turquie, en Australie et à Bruxelles.
Développée aux Etats-Unis et perfectionnée en Belgique, cette technique permet de détecter rapidement des protéines sur des embryons. L'intérêt du test est double: d'une part, au niveau du diagnostic pré-implantatoire, il permet de vérifier si l'embryon est sain et non porteur de certaines maladies génétiques perturbant la formation des cellules du sang et/ou attaquant le système immunitaire; d'autre part, dans l'optique des «bébés-médicaments», il permet de savoir à un stade précoce si le sang de cordon ombilical pourra être ultérieurement utilisé pour traiter une de ces maladies chez un frère ou une soeur en attente d'une greffe de moelle. Le fait de posséder des protéines HLA identiques augmente les chances de succès de traitement, dans la mesure où cela permet d'éviter le phénomène de rejet. Le traitement, qui coûte 6000 , est largement remboursé par la sécurité sociale en Belgique.
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Le principe de ces «bébés-médicaments» consiste, en effet, à concevoir des embryons, puis à sélectionner les «spécimens sains», exempts de toute mutation génétique, et compatibles afin de les réimplanter. On prélèvera ensuite des cellules souches du sang de cordon du nouveau-né afin de procéder à une greffe visant à soigner la soeur aînée ou le frère aîné porteur d'une maladie génétique grave.
A ce jour, chez nous, la technique réalisée à l'AZ-VUB a permis quatre grossesses: deux enfants sont nés en janvier, dont un en Belgique et un en Suisse, une grossesse est en cours alors que la quatrième s'est terminée par une fausse couche. Tandis que quatorze couples ont entamé la procédure, la liste d'attente est d'ores et déjà longue de 61 demandes. Parmi celles-ci, la grande majorité émane de l'étranger car la plupart de ces maladies génétiques, comme la thalassémie, sont très répandues dans les pays méditerranéens, dont l'Italie, l'Espagne ou encore la Grèce.
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Si l'équipe de la VUB a préféré attendre quelques mois avant d'annoncer ces naissances, c'est que la technique demeure «très compliquée et que, dans notre centre, lorsque nous avons commencé à travailler dans ce domaine, de nombreuses personnes, dont moi-même, avaient de sérieuses réserves sur le plan éthique pour accepter ces demandes.
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Cela dit, il est évident que nous veillons à ce que ces couples, qui ont parfois un parcours très difficile, soient vus par un psychologue afin de bien évaluer la qualité de l'enfant à venir. Par ailleurs, il est important de ne pas oublier le fait qu'il n'existe pas d'autre choix pour sauver la vie de l'enfant malade.Mais je pense qu'il faut également bien expliquer à l'enfant à naître, et ce, le plus tôt possible, tous les gestes qui ont été à l'origine de sa naissance. Je suis persuadé qu'il ne faut surtout pas garder de secret à ce niveau».
Cloner pour soigner
Source:Le Soir en Ligne (20/05 2005)
Les premiers embryons humains clonés ont été créés par des équipes distinctes britannique et sud-coréenne. Une étape fondamentale sur la voie du clonage thérapeutique, pour soigner le diabète ou la maladie d'Alzheimer.
Une équipe du "Centre for Life" de l'université de Newcastle a créé trois embryons clonés, les premiers en Europe. Par ailleurs, une équipe de chercheurs sud-coréens, dont les travaux sont beaucoup plus avancés que l'équipe britannique, a annoncé dans la revue médicale "Science" avoir réussi à créer plus de 60 embryons humains clonés.
Les embryons ont été utilisés pour fabriquer des cellules souches spécifiques à un patient. Selon les scientifiques, cette recherche ouvre de nouvelles perspectives pour soigner des maladies comme le diabète et la maladie d'Alzheimer ou remplacer des organes défectueux sans risquer que la greffe soit rejetée. Mais ces progrès ne pourront pas être appliqués sur des patients avant encore plusieurs années.
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Pour l'organisation "Life", ces nouvelles techniques pourront même être utilisées pour le clonage reproductif. Si les scientifiques sud-coréens peuvent produire des embryons clonés assez sains pour survivre et pour que des cellules-souches y soient prélevées, nous pouvons supposer qu'ils peuvent produire des embryons suffisamment sains pour être implantés chez une femme, a déclaré un porte-parole. Le clonage reproductif est actuellement interdit en Grande-Bretagne et en Corée du Sud.
Isoler le noyau puis le transférer
Onze nouvelles lignées de cellules souches embryonnaires ont été créées en transférant le matériel génétique provenant d'une cellule non reproductive de malade dans un ovocyte (ovule) donné par une personne et dont le noyau avait été retiré. Les matériaux génétiques des malades se sont ensuite développés jusqu'au stade du blastocyste(
). Dans les cultures de laboratoire, ces lignées de cellules ont toutes montré des signes de compatibilité immunologiques avec les cellules des malades. Les chercheurs ont remplacé le noyau provenant de l'ovocyte par des cellules de la peau données par un groupe de onze hommes, femmes et enfants dont l'âge varie de 2 à 56 ans. Les transferts de cellules dans ces ovocytes ont conduit au développement de 31 "boules" de cellules appelées "blastocyste humain au noyau nucléaire transféré". De ces boules de cellules, les scientifiques ont dérivé onze lignées de cellules souches embryonnaires. L'une des prochaines étapes est d'évaluer en laboratoire la tolérance du système immunitaire de ce groupe de malades à ces lignées de cellules souches embryonnaires, leur efficacité thérapeutique et leur innocuité.
Clonage d'embryons humains en Angleterre
Londres autorise le clonage thérapeutique d'embryons humains
Source:extraits de LEMONDE.FR avec l'AFP (09/02/2005)
Après la Corée du Sud il y a un an, la Grande-Bretagne a pris une longueur d'avance, en matière de clonage thérapeutique et de recherche sur les cellules-souches, en autorisant le recours au clonage d'un embryon humain.
"Après une étude approfondie des aspects scientifiques, médicaux, légaux et éthiques, nous avons estimé qu'il était approprié d'accorder une licence d'un an au Roslin Institute" d'Edimbourg, a expliqué Angela McNab, directrice générale de l'Autorité sur la fertilisation et l'embryologie humaine (HFEA), l'organisme public compétent en Grande-Bretagne en matière de bioéthique.
Ian Wilmut est le deuxième chercheur à obtenir une telle autorisation après le professeur Miodrag Stojkovic, de l'Institut de génétique humaine de l'université de Newcastle (nord de l'Angleterre), en août 2004 . Celle-ci était officiellement la première en Europe.
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Concrètement, l'équipe du professeur Wilmut compte cloner des ufs non utilisés dans le cadre de fécondations in vitro, après leur avoir ajouté une cellule porteuse de la maladie. Le but étant d'observer ensuite dans le détail le développement de la maladie sur les cellules-souches obtenues à partir de ces ufs, voire de tester de nouveaux médicaments sur ces cellules.
De même, les chercheurs du Roslin Institute devraient utiliser ces cellules-souches pour tenter de produire les nerfs déficients chez les victimes de la maladie de Charcot. Ces nerfs présents au niveau des neurones qui permettent de transmettre les messages électriques depuis le cerveau et la moelle épinière vers les muscles.
PAS DE CLONAGE REPRODUCTIF
Niant avoir l'intention de "jouer à Dieu", le professeur Wilmut a nié avoir emprunté une pente dangereuse menant inéluctablement au clonage reproductif : "Je serais très surpris si quelque chose de ce genre arrivait en Grande-Bretagne", a-t-il assuré, affirmant qu'il soutiendrait toute décision des Nations unies interdisant cette dérive.
La communauté internationale est très divisée sur le thème du clonage thérapeutique. Les Etats-Unis, rejoints par plus de cinquante autres pays, la plupart catholiques ou en voie de développement, ont signé un appel à une interdiction totale du clonage humain. Un projet de résolution rival rédigé par la Belgique et coparrainé par plus de vingt pays, dont la Russie, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Corée du Sud et le Japon, veut seulement interdire le clonage reproductif.
La seule expérience de clonage d'un embryon humain avec l'objectif de produire des cellules-souches embryonnaires a officiellement été réalisée en Corée du Sud en février2004 . Les chercheurs de Newcastle ne sont pas encore passés à l'acte.
Consulter les ressources pour en savoir plus sur l'état de la législation et les considérations bioéthiques.
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